Cette section montre diverses variations de malocclusions « classe 2 » (ou classe II) traitées en orthodontie.
Le terme « Classe 2 » réfère à une relation particulière des premières molaires supérieures et inférieures entre elles tel qu’illustré dans les diagrammes suivants. Il existe avec les classes 2 deux variations ou « subdivisions » :
- Division 1 : les molaires sont en relation classe 2 mais les incisives supérieures sont protrusives ou avancées. Le surplomb antérieur horizontal (overjet) est excessif mais le surplomb antérieur vertical (overbite) peut être excessif, normal ou il peut y avoir présence d’une béance antérieure.
- Division 2 : les molaires sont aussi en relation classe 2 mais les incisives supérieures sont rétroinclinées , basculées vers l’intérieur ou très verticales. Le surplomb antérieur horizontal (overjet) est rarement excessif mais le surplomb antérieur vertical (overbite) est presque toujours excessif, les incisives supérieures recouvrant parfois complètement les incisives inférieures.
➡ Pour en savoir plus sur les malocclusions en général et sur les malocclusions de type « classe 2 ».

La relation des premières molaires sert à déterminer la classification d’Angle de l’occlusion. En classe 1 (relation normale), la cuspide avant (mésiobuccale) de la molaire supérieure est en occlusion avec le sillon de la molaire inférieure. Dans une classe 2, la molaire supérieure est en position plus avancée (ainsi que le reste de la dentition) tandis qu’en présence d’une classe 3, la relation est inversée; la molaires supérieure est plus reculée qu’en position normale (classe 1).
Classe 2 division 1

(A) Jeune fille de 13 ans avec une sévère malocclusion Classe 2 (écart de 12 mm). (B) À la fin des corrections l’écart entre les dents antérieures est normal. Traitement fait sans extractions.

Correction d’une sévère Classe 2 Division 1 avec 12 mm d’écart entre les dents antérieures (garçon de 12 ans). (A) Avant le traitement. (B) Les corrections ont été faites pendant une période de croissance et aucune extraction ne fut nécessaire.

(A) Patient de 16 ans avec écart de 11 mm entre les incisives supérieures et inférieures. (B) Après les corrections, la relation des dents et la fonction sont normales.

(A) Adolescente de 15 ans avec un écart de 13 mm entre les incisives supérieures et inférieures et un surplomb vertical excessif (elle se mord dans le palais). (B) Après le traitement (sans extractions) à l’aide de « broches » et d’un appareil Herbst. L’écart horizontal et vertical sont réduits significativement.
Pour en savoir plus sur l’appareil orthodontique Herbst qui peut être utilisé pour traiter des « Classes 2 » sévères.

(A) Garçon de 12 ans avec un écart de 8 mm entre les incisives supérieures et inférieures et un surplomb vertical de 90%. (B) Corrections orthodontiques sans extractions (22 mois).

(A) Jeune fille de 13 ans avec un écart (overjet) de 7 mm, un surplomb vertical recouvrant complètement les incisives inférieures et une relation « classe 2 » bilatérale. (B) Correction orthodontique; l’écart entre les dents antérieures est réduit et le surplomb vertical est diminué de sorte que les incisives inférieures sont maintenant visibles.

Classe 2 chez une adolescente de 13 ans avec chevauchement important à chaque arcade dentaire. (A) Malocclusion et sourire avant le traitement. (B) Après les corrections orthodontiques sans extractions dentaires.
Classe 2 division 2
Adolescent de 13 ans; Des signes d’usure sont déjà évidents sur les incisives supérieures.

(A) Les dents supérieures recouvrent complètement celles du bas et sont penchées vers l’intérieur. Le sourire montre beaucoup de gencive. (B) Après les corrections, l’inclinaison des dents est normale, les dents inférieures sont dégagées et moins de gencive est visible au sourire.
Classe 2 division 2 typique; rétroclinaison des incisives supérieures et surplomb vertical excessif chez un homme de 30 ans.

(A) Avant le traitement, signes d’usure sur les incisives. (B) Après les corrections, l’inclinaison des incisives et le surplomb vertical sont corrigés, ce qui améliore la fonction et diminue les chances d’usure dentaire à long terme,

Fille de 12 ans (A) Classe 2 division 2 « typique » avec surplomb vertical excessif et rétro-inclinaison des centrales supérieures. (B) Après 16 mois de traitement L’inclinaison des dents et le surplomb sont corrigée.

(A) Garçon de 14 ans avant le traitement et (B) après les corrections orthodontiques (aucune extraction). Les incisives inférieurs qui étaient complètement recouvertes par celles du haut sont maintenant dégagées.

(A) Malocclusion de type classe division 2 avec surplomb vertical excessif et manque d’espace important. (B) Après les corrections, les dents inférieures sont dégagées et l’engrenage est fonctionnel. (Cas traité sans extractions).

Classe 2 division 2, femme de 47 ans. (A) Les incisives supérieures sont inclinées vers l’arrière et recouvrent complètement celles du bas. On peut apprécier les niveaux verticaux des dents lorsque la bouche est ouverte. (B) Après les corrections, l’inclinaison des incisive est corrigée et les incisives inférieures sont visibles, ce qui facilite aussi la fonction. (C) Une vue de l’arcade du haut montre le changement d’inclinaison des incisives et de la forme de l’arcade. (D) Sourire avant et après le traitement d’orthodontie.

Classe 2 division 2 adulte (45 ans). (A) Avant le traitement. (B) Après les corrections orthodontique, les dents détournées mettent en évidence le niveau plus bas des papilles gingivales. De plus, les latérales étant légèrement étroites, cela contribue à l’espace inter-dentaire entre les latérales et les centrales. (C) Après l’orthodontie, le dentiste généraliste a modifié la forme des dents pour les rendre plus esthétiques et éliminer le plus d’espaces noir possible tout en gardant de bonnes proportions pour les dents. Ainsi, les latérales ont été élargies et les centrales ont été reformées sur leur surface commune. Le résultat final laisse un léger espace triangulaire entre les centrales et entre la latérale et la canine droites mais ceci est beaucoup moins perceptible qu’avant. Le dentiste a préféré laisser ce léger espace pour éviter que les centrales aient une apparence trop carrée et soient de largeur disproportionnée par rapport aux latérales. Vous remarquerez que la centrale gauche a toujours été plus large que celle de droite et cette proportion a été maintenue dans la restauration finale par le dentiste. À remarquer aussi la diminution des espaces entre 2 incisives inférieures.
➡ Pour en savoir plus sur les façons de camoufler ou combler des espaces inter-dentaires après l’orthodontie.
➡ Pour voir d’autres malocclusions Classe 2 division 2 traitées en orthodontie
Mécanique de distalisation ou de recul des dents
Les « Classe 2 » sont les malocclusion complexes les plus communes que nous rencontrons en orthodontie et présentent souvent de bons défis! Un des objectifs principaux du traitement de ces malocclusions est de diminuer l’écart entre les incisives supérieures et inférieures qui peut parfois être très important.
Pour que cela soit possible, il doit y avoir 2 conditions présentes :
- de l’espace pour reculer les dents;
- peu de surplomb vertical antérieur (overbite)pour permettre le recul sans obstruction ou « collision » contre les dents inférieures antérieures (on ne peut reculer les dents supérieures si les incisives inférieurs mordent dans le palais).
- ➡ Pour en savoir plus sur la relation entre la dimension verticale et le surplomb horizontal pour le déplacement des dents antérieures.
La réduction du surplomb horizontal (overjet) peut se faire en :
- reculant les dents supérieures; ceci peut se faire en utilisant l’espace entre les incisives (s’il y en a) ou en reculant toutes les dents supérieures, ou une combinaison des 2;
- avançant les dents inférieures; ceci peut se produire en déplaçant ou inclinant les incisives ou en bénéficiant de la croissance qui déplacera la mandibule (et les dents) vers l’avant ou une combinaison de ces 2 phénomènes.
- une combinaison des 2 éléments précédents ce qui, en fait, se produit le plus souvent (recul du haut et avancement du bas).
Le recul des dents supérieures postérieures est appelé « distalisation » et constitue la première étape dans l’obtention de l’espace nécessaire au recul des dents supérieures une fois l’espace inter-dentaire antérieur utilisé (s’il y en avait). Ceci peut se faire de différente façon mais l’approche que nous préconisons utilise les appareils fixes (broches) avec des élastiques et auxiliaires afin de reculer les dents par étapes. La coopération avec les élastiques est essentielle pour le succès d’une telle technique sans quoi, il faudra soit :
- envisager extraire des dents pour obtenir l’espace désiré,
- maintenir un espace et décalage entre les dents supérieures et inférieures.
- avoir recours à une chirurgie orthognathique pour avancer la mandibule chez une personne n’ayant plus de croissance.
Un port d’élastique et une coopération exemplaires permettent souvent d’obtenir l’espace nécessaire au recul des dents en « reculant » ou distalant les dents postérieures.
(A et B) L’exemple suivant montre une malocclusion de type Classe 2 avec 8 mm d’écart entre les incisives supérieures et inférieures . Cette personne adulte n’ayant plus de croissance, le recul des dents fut obtenu en utilisant l’espace entre les incisives supérieures mais surtout en « distalant » les dents postérieures à l’aide d’élastiques et ressorts.
(C) Le résultat final monte un bon engrenage des dents suite au recul des dents supérieures.
(D) Pendant le traitement, un espace commence à être visible sur la radiographie entre les molaires supérieures.
Les plans articulés et la correction des surplombs excessifs
Les classes 2 et particulièrement les « divisions » 2 décrites précédemment ont la particularité de souvent présenter un surplomb vertical excessif. Les incisives supérieures peuvent recouvrir complètement celles du bas. Afin de nous aider à dégager les dents qui se surplombent et faciliter les déplacements dentaires avec ce type de malocclusion nous avons souvent recours à un appareil amovible appelé un « plan articulé » ou « bite plane » (terme anglais).
➡ Pour en savoir plus sur cet appareil et voir des cas où il est utilisé.
Simulation de traitement d’ortho-chirurgie
Les cas de classe 2 présentant un important déséquilibre squelettique chez des patients n’ayant plus de croissance doivent souvent être traités à l’aide d’une chirurgie orthognathique. À l’aide de radiographies 3D (tomodensitométrie volumique à faisceau conique (TVFC)) et de logiciels sophistiqués, les chirurgiens maxillo-faciaux et les orthodontistes peuvent désormais évaluer les malocclusions de façon tri-dimensionnelle et planifier les interventions en chirurgie orthognathique avec une précision inégalée.

Simulation de la correction chirurgicale d’une malocclusion classe 2 ayant une béance antérieure.
➡ Pour voir des exemples de planification et simulation d’une chirurgie orthognathique complexe aux deux mâchoires.
➡ Pour voir d’autres exemples de malocclusions classe 2 traitées en orthodontie.
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➡ Dernière mise-à-jour : 2017-04-01 @ 10:50:21 © Jules E. Lemay, www.ortholemay.com – Tous droits réservés / All rights reserved |