Les cas de classe 3 présentant un important déséquilibre squelettique chez des patients n’ayant plus de croissance nécessitent souvent une chirurgie orthognathique.
Les technologies modernes nous permettent d’obtenir une précision inégalée dans la préparation et la planification des cas d’ortho-chirurgie avec l’utilisation des radiographies 3D, de logiciels spécialisés et d’imprimantes 3D.
L’exemple suivant est une simulation informatique 3D d’une correction chirurgicale complexe des deux mâchoires chez une jeune homme de 20 ans affectée pas une malocclusion de type classe III, une déficience maxillaire, des asymétries dans chaque mâchoire et un menton fort (prognathie mandibulaire).
- Une fois la phase préparatoire orthodontique complétée, le patient est dirigé au chirurgien maxillo-facial avec qui le traitement d’ortho-chirurgie fut planifié.
- Le chirurgien prend une tomodensitométrie volumique à faisceau conique (TVFC) pour avoir une représentation tridimensionnelle des mâchoires. Il utilise ensuite un logiciel spécialisé permettant de simuler, dans les moindres détails et en trois dimensions, tous les mouvements des mâchoires qui devront être effectués lors de la chirurgie.
- Ceci lui permet de déterminer précisément l’amplitude et la direction des mouvements nécessaires pour chaque mâchoire, vérifier la précision des mouvements à effectuer et de s’assurer d’un agencement adéquat des mâchoires et de la dentition.
- Pour ce cas, il fut déterminé que les deux mâchoires étaient problématiques; le maxillaire supérieur était trop reculé (déficience maxillaire antéro-postérieure) et penché d’un côté verticalement et la mandibule était trop longue (prognathie mandibulaire). À cause de la sévérité du décalage, il fut nécessaire de faire des corrections aux deux mâchoires pour atteindre les objectifs de traitement permettant d’obtenir une bonne symétrie et restaurer une fonction adéquate.
- Malgré le recul de la mandibule, le menton demeurait trop proéminent ou avancé. Il fut donc déterminé qu’une génioplastie de recul serait aussi nécessaire à la mandibule pour améliorer l’esthétique et les proportions du visage affectées par le menton trop avancé.
- Une telle simulation virtuelle permet de prédire comment le changement dans l’angulation de la mâchoire supérieure affectera la position de la mandibule.
- Une fois que le chirurgien est satisfait des résultats de sa simulation, il fait fabriquer par impression 3D des plaques articulaires (similaire à une gouttière) qui seront utilisées lors de la chirurgie pour s’assurer que les mâchoires et les dents seront placées exactement où il le faut pour obtenir les résultats visés.
- La précision du logiciel permet de déterminer au dixième de millimètre et au degré prés les mouvements planifiés en trois dimensions. Il serait impossible de faire de telles prédictions sans la prise de radiographies 3D (TVFC) et l’utilisation de ces logiciels sophistiqués.
- L’utilisation des ces technologies modernes nous donc permet de traiter des cas inter-disciplinaires plus complexes et avec une plus grande précision et efficacité qu’il était possible de l’envisager auparavant.
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Simulation virtuelle 3D d’une correction chirurgicale d’une malocclusion classe 3.
(A, A’) Malocclusion du patient lorsqu’il fut dirigé par l’orthodontiste au chirurgien maxillo-facial après la phase préliminaire du traitement pour préparer l’occlusion à la chirurgie orthognathique.
- (B, B’) La première étape chirurgicale consiste à :
- remonter le maxillaire supérieur (en turquoise) de façon asymétrique (impaction maxillaire différentielle) pour « redresser » le plan occlusal et la mâchoire avec le reste du visage (B) et
- avancer le maxillaire (B’).
- La série d’images inférieure (A’, B’, etc.) permet d’apprécier l’important décalage entre les deux mâchoires.
- (C, C’) La seconde étape consiste à reculer une partie de la mandibule (partie jaune) et la remonter (flèches) pour l’harmoniser avec la nouvelle position du maxillaire supérieur. À cause de l’asymétrie inférieure, ce mouvement de recul fut plus important d’un côté (droit) que de l’autre. Ce mouvement de recul est accompagné par une rotation du segment jaune dans le sens horaire ce qui fait en fait avancer légèrement le menton même si la mandibule est remontée (voir relation avec la ligne rouge verticale). Le menton sera reculé dans l’étape suivante (D).
- (D, D’) Malgré le recul de la mandibule (ostéotomie sagittale mandibulaire bilatérale) le menton demeurait trop avancé. Il fut reculé et légèrement remonté (flèche et partie bleue) par une génioplastie.
- (E, E’) Détails de la quantité de mouvement qui fut faite à chaque mâchoire.
Simulation, gracieuseté du Dr Gaétan Noreau, chirurgien maxillo-facial, Sherbrooke. © 2016.

Chirurgie orthognathique bimaxillaire pour corriger une prognathie mandibulaire et déficience maxillaire.
➡ Pour en savoir plus sur ce cas et sur les chirurgies pour malocclusions classe III (classe 3).
➡ Pour voir une simulation similaire en 3D pour une malocclusion de type classe 2.
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➡ Dernière mise-à-jour : 2017-01-23 à 19:14:55 © Jules E. Lemay, www.ortholemay.com – Tous droits réservés / All rights reserved |