Cette section présente des cas traités en orthodontie de façon limitée, c’est-à-dire que toutes les corrections qui pourraient normalement être faites ne l’ont pas été pour différentes raisons. C’est ce qu’on appelle des cas de « compromis ».
Pour en savoir plus sur les cas de « compromis ».
Pour les cas suivants, une évaluation de :
- l’amélioration esthétique de la dentition et de l’occlusion,
- l’amélioration de la fonction et
- de l’atteinte des objectifs du patient et de l’orthodontiste
sera indiquée à l’aide du diagramme ci-contre. Plus l’échelle horizontale est colorée, meilleur est le « score ».
Cas 1 – Corrections inférieures pour éliminer une dent endommagée et condamnée à l’extraction.
- Cette femme de 48 ans se plaignait depuis longtemps d’avoir de la difficulté à nettoyer ses dents dans la région inférieure gauche où de la nourriture restait souvent emprisonnée. Avec les années, la prémolaire basculée vers l’intérieur (* bleu) a carié et nécessiterait maintenant des « travaux dentaires » majeurs (un traitement
de canal et une couronne qui serait impossible à faire sur cette dent basculée). Le dentiste a donc recommandé d’extraire cette prémolaire et de faire fermer l’espace en orthodontie. - L’occlusion en général était relativement acceptable tant du point de vue esthétique que fonctionnel alors, dans ce cas, il était possible d’envisager des corrections limitées à la région « problématique ».
- Il fut décidé de faire aussi de légères corrections à la première prémolaire supérieure gauche car la rotation de cette dent empêchait de placer convenablement la prémolaire opposée (au bas). Des attaches furent donc utilisées sur 3 dents supérieures. La durée du traitement fut de 8 mois.
- Bien que les corrections principales aient été faites dans la région inférieure droite, ces déplacements dentaires ont toujours une certaine influence sur le reste de l’occlusion mais on tente alors de modifier le moins possibles les autres aspects de l’occlusion.

(A) Occlusion avant le traitement ; Il y a du chevauchement sévère à l’arcade inférieure gauche causant une occlusion croisée et un endroit difficile à nettoyer pour la patiente (flèches). Le but du traitement était de corriger l’alignement inférieur gauche. Afin d’obtenir l’espace nécessaire, une prémolaire cariée a été extraite (* bleu) et des appareils multi-bagues furent posés au bas et sur quelques dents postérieures afin de corriger la rotation de la première prémolaire qui nuisait à la correction de la prémolaire inférieure (B et D). (C) À la fin du traitement (durée de 8 mois) l’espace est fermé, les dents sont alignées et la nourriture ne reste plus emprisonnée. Les autres aspects de l’occlusion ont été modifiés le moins possible.
Cas 2 YB – Correction des incisives supérieures pour minimiser l’usure excessive des dents antérieurs
- Cet homme de 56 ans commençait à ressentir les dommages l’usure dentaire affectant ses incisives supérieures et inférieures. L’usure excessive est causée indirectement par le « bruxisme » ou grincement de dents en présence d’une malocclusion de type Classe II division 2 dont les caractéristiques principales sont une bascule vers l’intérieur des dents supérieures (rétroclinaison) et un surplomb vertical excessif (overbite).
- Bien qu’il ne désirait pas entreprendre un traitement d’orthodontie « majeur » pour corriger tous les aspects de sa malocclusion, dont des rotations importantes et la bascule vers l’avant des molaires inférieures, il opta pour des corrections limitées visant uniquement à modifier la position des dents antérieures supérieures. Ceci fut fait à l’aide d’appareils multi-bagues fixe (broches) posés sur les 6 dents antérieures (et sur les molaires pour supporter le fil) pendant une période de 7 mois.
- Le but du traitement à l’arcade supérieure seulement n’était que de basculer les incisives vers l’avant pour les dégager de celles du bas et diminuer ainsi le contact fort qui contribuait à l’usure des incisives en contact constant.

Traitement de compromis en orthodontie chez un adulte (56 ans) ayant de l’usure dentaire excessive. Voir ci-dessous pour une description détaillée de ce cas. Durée du traitement; 7 mois
- (A et B) Occlusion initiale où l’on peut voir les incisives supérieures qui surplombent excessivement celles du bas et qui sont basculées vers l’arrière. La flèche indique une fistule qui draine un abcès à l’apex de la latérale droite. Le fait que cette dent soit endommagée par l’usure et qu’elle subisse des forces constantes plus fortes à cause de sa malposition ont pu contribuer à la nécrose du nerf de la dent ayant causé l’abcès dentaire. Cette dent nécessitera un traitement de canal.
- (C) Vue en plongée du surplomb vertical et de la proximité des dents des deux arcades.
- (D) Une vue rapprochée révèle l’usure excessive des dents. Les zones plus foncées sont la dentine de la dent qui est devenue visible après que l’émail qui la recouvre ait complètement disparu (usé).
- (E) Les incisives inférieures centrales sont tellement usées qu’on peut y voir le canal pulpaire (où est le nerf de la dent) plus foncé et indiqué par les flèches. Ces dents ne sont toutefois pas douloureuses car le canal se « momifie » en fabricant de la dentine qui obstrue progressivement le canal à mesure que progresse l’usure.
- (F) Vue de face, bouche ouverte; l’usure des incisives inférieures est évidente.
- (G) Début du traitement avec les appareils multi-bagues fixes sur les dents supérieures.
- (H) Bien que l’arcade inférieure ait plusieurs irrégularités et malpositions dentaires, elle ne fut pas traitée.
- (I) Fin des corrections; les incisives supérieures ont été inclinées vers l’avant pour les « dégager » des dents inférieures et diminuer les risque d’usure future (sans toutefois le « garantir »). Elles ont aussi été légèrement « remontées » verticalement (comparez A et I). La durée du traitement fut de 7 mois.
- (J) Une attelle de rétention fixe a été posée sur la surface interne des incisives.
- (K) À cause qu’il persiste un certain surplomb vertical et que ce patient « bruxe » ou serre les dents la nuit, nous lui avons prescrit un plan articulé amovible à porter la nuit qui empêchera tout contact entre les dents pendant les mouvements de parafonction (grincement) et préviendra l’usure des dents.
Dans un tel cas, le fait de basculer les incisives supérieures vers l’avant les dégagera de celles du bas, diminuera le surplomb vertical, minimisera les chances d’usure mais augmentera le surplomb horizontal (overjet) entre les dents antérieures. Pour en savoir plus sur ce genre de compromis ou « camouflage »orthodontique.
L’amélioration de la fonction fut le principal objectif de ce traitement de compromis et la bascule des dents en quelques mois permis de diminuer significativement les risques d’usure pour les années à venir. Sans traitement, les incisives supérieures de ce patient aurait probablement commencer à se casser (fracturer) éventuellement. Il y eut une légère amélioration esthétique.
Traitement de compromis pour les « classes III »
- (A) Une « classe 3 » peut aussi être causée par une déficience ou un recul du maxillaire supérieur, ce qui créé un décalage entre les incisives.
- (B) Compensation; si le décalage n’est pas trop important entre les mâchoires, il peut être possible de « compenser » en basculant les incisives supérieures vers l’avant et en « reculant » celles du bas ou en les basculant vers l’intérieur.
- (C) Cependant, si le décalage est trop important entre les mâchoires, une telle compensation est impossible et seule une chirurgie orthognathique pourrait rétablir l’équilibre entre les mâchoires décalées. Une telle situation peut être causée par un recul de la mâchoire supérieure et une mandibule trop avancée (prognathie mandibulaire). La combinaison de ces deux déséquilibres accentue le décalage et rend impossible une compensation dento-alvéolaire adéquate.
- Pour en savoir plus sur les compensations dentaires et le « camouflage orthodontique ».
Cas 3 JR – Déficience maxillaire squelettique transverse et antéro-postérieure

Traitement de compromis en orthodontie pour une classe 3 squelettique adulte.
(A) Importante malocclusion « classe 3 » causée un déséquilibre squelettique pour lequel la chirurgie n’était pas une option pour la patiente.
( A et B) Occlusion initiale. Les dents supérieures mordent complètement derrières celles du bas à l’avant ET à l’arrière. Un léger glissement antérieur de la mandibule exacerbe ce décalage. (C) Mécanique utilisée au début des corrections; une plaque occlusale inférieure servait d’ancrage pour utiliser des élastiques et des appareils multi-bagues pour commencer à « élargir » le haut (expansion). (D) Par la suite, la plaque inférieure fut retirée et les « broches » furent posées à l’arcade mandibulaire. (E) résultat final, la relation entre les dents est fonctionnelle mais constitue un compromis qui est une compensation dento-alvéolaire pour un déséquilibre squelettique important (camouflage orthodontique). (F) Vue occlusale des arcades à la fin des corrections. Comparez le changement de forme et largeur avec la condition initiale (B).
© www.ortholemay.com sept 23, 2014