Les dents font partie d’un système masticatoire complexe comprenant, entre autres la « triade » que sont la dentition, le parodonte, et les articulations temporo-mandibulaires (ATM) et mâchoires, le tout étant sous l’influence du système neuromusculaire (nerfs et muscles).
Les dents sont dans l’os alvéolaire des mâchoires mais sont entourées d’un ligament parodontal qui sert de « tampon » entre la racine de la dent et l’os mais qui a aussi plusieurs autres rôles importants. Les mâchoires quant à elles sont en relation l’une avec l’autre au niveau ATM. Donc, les trois entités de cette « triade dentaire » sont reliées ensemble plus ou moins directement dans une forme d’équilibre où chaque élément influence les autres :
On croirait, avec raison dans la majorité des cas, que les problèmes affectant le système masticatoire se développent progressivement avec le temps et sont donc plus fréquents chez les personnes plus âgées mais ce n’est pas toujours le cas. Un exemple serait celui d’un jeune enfant qui bruxe ou grince ses dents primaires au point de les user significativement voire presque complètement (voir un exemple dans la section sur le bruxisme). Par contre, la majorité des problèmes auront tendance à apparaître avec le temps et les années et affecter les différentes composantes de la « triade » à différents degrés.
Que peut-il se produite avec la triade dentaire?
L’utilisation du système masticatoire est complexe et peut soit se dérouler normalement ou rencontrer certains problèmes. Lorsqu’une force normale ou physiologique est appliquée sur les dents pendant la fonction normale (mastication), les différentes composantes de cette « chaîne » sont sollicitées à différents degrés et 4 situations sont possibles :
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(FORCES NORMALES (mastication) <–> TISSUS NORMAUX (triade dentaire) <–> FONCTION NORMALE ( pas de problèmes/dommages/bris)
- 2- Par contre, si l’une ou l’autre des composantes de la triade est affectée par un problème, cet important et complexe équilibre peut être perturbé et cela peut causer des dommages aux tissus de la triade, même si la force qui est appliqué est normale.
(FORCES NORMALES (mastication) <–> TISSUS ANORMAUX (triade dentaire) <–> FONCTION ANORMALE (problèmes/dommages/bris)
- 3- Si en plus, une force excessive et anormale est appliquée sur la dentition, comme dans le cas du bruxisme ou du serrement de dents, des dommages peuvent aussi se produire même si les composantes de la triade sont en santé. Des tissus intacts et en santé peuvent ne pas pouvoir supporter des forces excessives et se détérioreront en présence de forces extrêmes.
(FORCES ANORMALES (mastication) <–> TISSUS NORMAUX (triade dentaire) <–> FONCTION ANORMALE (problèmes/dommages/bris)
- 4- La dernière possibilité, et la plus dommageable, est lorsque des forces non physiologiques ou excessives sont appliquées sur des tissus déjà affaiblis (dents brisées, manquantes, usées, problèmes parodontaux, problème d’ATM, etc.).
(FORCES ANORMALES (mastication) <–> TISSUS NORMAUX (triade dentaire) <–> FONCTION ANORMALE (problèmes/dommages/bris)
Comme dans toute situation où il y a plusieurs variables, le maillon le plus faible de la chaîne cédera. Dans le cas du système masticatoire ce sera l’une des 3 variables de la triade dentaire que sont la dentition, le parodonte et les articulations temporo-mandibulaires. Dans des cas plus rares, les 3 variables peuvent affectées et ce, à différents degrés.
Exemples de dommages et problèmes possibles 
- Dentition : Une force excessive peut causer de l’usure dentaire, des bris (fracture, fêlure, abfraction (bris des prismes de l’émail), bris des restaurations, douleur, mobilité des dents, etc.), perte de dents ayant peu de support (os et gencive), déplacements dentaires pouvant causer des malpositions, rotations, bascules et espaces interdentaires, etc.
- Parodonte : Si les tissus de support des dents sont affaiblis (perte d’os et de gencive), une force appliquée sur les dents, même si elle est normale, peut causer de la mobilité dentaire et des déplacement dentaires ( malpositions, rotations, bascules, apparition d’espaces interdentaires) pouvant aller jusqu’à la perte de dents) et contribuer à une malocclusion. Une force excessive appliquée sur les dents peut causer une mobilité importante, comme dans le cas d’un traumatisme occlusal
- Articulations temporo-mandibulaires (ATM) : Les forces exercées par la musculature se transmettent directement ou indirectement aux articulations et peuvent donner naissance à des symptômes articulaires (craquements et bruits articulaires (luxation, sub-luxation), limitation d’ouverture, dégénérescence osseuse, douleur, etc. Ceci peut se produire sans que les dents ou le parodonte soient affectés significativement.
- ➡ Pour en savoir plus sur les articulations temporo-mandibulaires.
La réaction aux forces exercées par les muscles du système masticatoire varie d’un individu à l’autre selon le « maillon » de sa chaîne qui est le plus faible. Chez certains, si le parodonte est en santé et très résistant et les dommages se traduiront par des dommages aux dents ou des symptômes articulaires. Chez d’autres personnes, les dents ne seront pas affectées par des bris ou de l’usure mais le parodonte plus faible ne pourra supporter les dents qui deviendront mobiles ou se déplaceront et pourront même tomber dans des cas extrêmes.
Dans d’autres cas, ce sont les articulations qui peuvent être affectées tandis que la dentition et le parodonte demeurent relativement intactes. Les muscles masticatoires comme le masséter ou le muscle temporal peuvent être plus sensibles. Chez certains bruxeurs chroniques, les masséters peuvent même devenir beaucoup plus développés tout comme les muscles d’un athlète qui s’entraîne régulièrement.
À cette « triade » doit s’ajouter la génétique ou l’hérédité, et différents facteurs comme le système neuromusculaire qui peuvent influencer le tout.
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➡ Dernière mise-à-jour : 2017-05-04 @ 18:45:32 © Jules E. Lemay, www.ortholemay.com – Tous droits réservés / All rights reserved Publié le : Aug 19, 2016 @ 17:40 |